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Ramasser les déchets sur une plage est-il une perte de temps ?

Des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants ont déjà participé à des actions de dépollutions des plages, simplement armés de gants et de sacs poubelles.



Si ce phénomène collectif est de plus en plus fréquent, en témoignent les réseaux sociaux, certains observateurs demeurent sceptiques quant à la pertinence de leur action. Non pas qu’ils soient opposés à la dépollution des lieux publics et naturels, non pas qu’ils soient des pollueurs eux-mêmes, simplement, certains se posent la question d’attaquer le problème en amont plutôt qu’en aval.


En effet, la pollution des plages par les déchets serait surtout issue de l’abandon volontaire ou involontaire des ordures derrière soi et, dans une plus large mesure, du transport de ces dernières par les eaux de rivières ou le vent, selon une étude menée par la Marine Conservation Society (1).


Selon ses détracteurs, les mouvements de nettoyages bénévoles ne s’attaquent pas aux causes profondes du problème, car chaque jour amène sa nouvelle vague de gobelets, de pailles, de sacs poubelles et autant d’autres débris qui impactent assurément la faune et la flore et mettent en danger certaines espèces animales. Par contre, ils soutiennent la réduction de la production de plastique inutile, la conception de produits moins nocifs et l’amélioration des techniques de recyclage.


Il est difficile d’aller contre le bien fondé de tels raisonnements, également soutenus par David Katz, fondateur et PDG de The Plastic Bank. Cependant, ces actions ont une portée sur le plus long terme.


Tout d’abord, elles servent à éduquer et à sensibiliser les gens au sujet de l’impact de l’homme sur l’environnement. Cette conscientisation encourage la réflexion et promeut le changement des habitudes pour réduire la consommation des plastiques à usage unique et générer des comportements durables.


Une étude (2) conduite par l’équipe de Richard Thomson, professeur de biologie marine à l’Université de Plymouth, démontre qu’au-delà de l’effet évident sur le lieu, le nettoyage des plages à une haute valeur éducative susceptible d’apporter d’autres bénéfices environnementaux dans le futur. De plus, sur le plan individuel, les participants déclarent que l’activité favorise le bien-être et renforce leur citoyenneté environnementale, au moins à court terme.


Enfin, il est évident que le nettoyage public, qu’il concerne les plages, les parcs ou les villes, présente des avantages économiques. Aucun touriste n’est attiré par les plages jonchées de détritus, de même que les villes sales. Cette réalité est bien perçue par les autorités locales, si bien que des iles comme Bali, l’Indonésie, le Sri Lanka, le Canada et bien d’autres s’engagent dans la réduction des déchets ou dans de grandes campagnes de nettoyage.


Enfin, même si le nettoyage revient à soigner les symptômes d’une pollution toxique, le nettoyage volontaire protège indéniablement certaines espèces locales, rassemble les gens et conscientise les esprits, en attendant de s’attaquer aux causes du problème.


 

1. Marine Conservation Society. (2012). Beachwatch big weekend: 2012 summary report results. Retrieved from http://www.mcsuk.org/downloads/pollution/ beachwatch/2012/Beachwatch_summary_2012_lowres.pdf


2. Wyles, K. J., Pahl, S., Holland, M., & Thompson, R. C. (2016). Can Beach Cleans Do More Than Clean-Up Litter? Comparing Beach Cleans to Other Coastal Activities. Environment and Behavior, 49(5), 509–535.

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